Quelles sont ces traces dans la vase...?

 

 

Quelles sont ces traces dans la vase...?

Photo Sébastien Durand

 

Phoenicopterus ruber roseus ?!

 

Face au Lion (1), cet oiseau maritime à sa manière, s'affirme en vérité sur les étangs tout aussi salés.

 

Superbe échassier coloré aux dégradés de rose sur la majorité du corps, rehaussé de rouge sur les ailes et de noir sur les rémiges des ailes (2) et l'extrémité recourbée du bec, il s'est adapté à merveille. En tant que palmipède, il n'a pas de mal à se tenir et à se déplacer sur une vasière. Il peut facilement cacher sa tête sous l'une de ses ailes et se tenir ainsi endormi sur une seule patte afin d'avoir moins froid. C'est bien un oiseau et son cri est un peu celui de l'oie sa cousine. Pour se nourrir, plus de 15 heures par jour tout de même, son impressionnant bec à bosse muni de fanons latéraux, filtre l'eau face au plancton et aux crustacés comme la petite artemia qui lui fournit la carotène afin d'entretenir ses couleurs de plumage. Dans la vase il tire des vers, coquillages et larves diverses.

Plus grands que les femelles qui admirent les plus colorés, les mâles luttent entre eux. Mais par ailleurs ils sont très farouches et pour peu qu'il y ait un changement, ils peuvent tous se bousculer avant de s'envoler et détruire involontairement les œufs pondus entre fin mars et mai... d'autant qu'il leur faut plusieurs mètres pour prendre leur élan vu leur taille. Mais les futurs parents qui couvent en alternance doivent faire attention à l'œuf unique duquel naîtra leur flamignon, afin d'éviter les terribles attaques des goélands. Gris puis à la parure adulte vers 4 ans, le jeune devra franchir le cap des 5 ans avant d'atteindre en moyenne 20 ans.

Sur les 50 000 présents entre Camargue et Languedoc-Roussillon l'été, deux tiers d'entre eux (on ne sait pas pourquoi les autres restent) migrent vers deux régions : Sardaigne-Tunisie et Andalousie-Mauritanie. Ils reviennent en mars pour la ponte. Avec toujours ce port altier, puissant, régulier et pouvant les entrainer jusqu'à 60km/h.

 

Au fait, bien que son œil soit jaune-orangé, vous l'avez bien compris ; il s'agit du fameux  FLAMANT ROSE ! (3)

 

 

                                                                          Sébastien Durand

 

 

(1) Le Golfe du Lion, bien sûr ; encadré par Languedoc-Roussillon et la Camargue !

(2) Grandes plumes à l'arrière des ailes du flamant, lui servant à voler.

(3) A préciser car il a un cousin : le flamant des Caraïbes. Mais ils se ressemblent beaucoup.

 

 

Bibliographie

- MULLARNEY K, SVENSSON L, ZETTERSTROM D, GRANT P.J, Le guide ornithologique, 2004, édition Delachaux et Niestlé

- CRAMM Patrice, RUFRAY Xavier, Oiseaux au fil d'étangs, Languedoc-Roussillon, 2005, édition Biotope.

 

 

 

Flamants roses sur l'Etang de Bages, entre la mer et le massif de la Clape

Aquarelle Sébastien Durand

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